« Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas parler qu’on n’a rien à dire ».
Basé sur le livre éponyme de Naoki Higashida, The Reason I Jump est un film immersif qui nous plonge dans la vie d’hommes et de femmes autistes non-verbaux. Univers l’a découvert au Plaza Arthouse Cinéma, à Mons.
Naoki Higashida est un auteur japonais atteint d’autisme non-verbal. En 2005, à l’âge de treize ans, il signe The Reason I Jump, rendant visible au reste du monde ses pensées. Cet ouvrage est une sorte de « cartographie de son esprit ».
Traduit dans plus de 30 langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires, The Reason I Jump: The Inner Voice of a Thirteen-Year-Old Boy with Autism a permis à des milliers de familles au travers le monde de mieux comprendre leur proche atteint d’autisme.
David Mitchell, qui a traduit l’œuvre en anglais, est lui-même père d’un petit garçon autiste. Il explique qu’elle a complètement changé sa façon d’interagir avec son fils.
Dans ce documentaire, le réalisateur britannique Jerry Rothwell rend visible la neurodiversité, cette fois sur écran, en mêlant extraits du livre d’Higashida et extraits de vies.
On suit celle de cinq jeunes autistes non-verbaux des quatre coins du monde : Amrit en Inde, Joss en Angleterre, Ben et Emma aux États-Unis et Jestina au Sierra Leone.
Chacun de ces parcours illustre différents extraits du livre. Ceux-ci sont lus par une voix-off nous accompagnant le long du film, qui commence en nous souhaitant « Bon voyage dans notre monde ».
« Nous voyons les mêmes choses. Nous percevons les choses différemment ».
Amrit est artiste, elle remarque des choses que les gens ne voient pas d’habitude. Elle peint des objets, des paysages du quotidien, des environnements connus, qu’elle perçoit avec sa propre sensibilité. Chaque objet a sa beauté unique, Amrit la pose sur le papier. Nous l’écririons, Amrit la peint.
« Quand je fais une petite erreur je m’en veux terriblement. Je me déteste ».
Joss voit tout, entend tout. Il entend les grésillements électriques comme nous entendrions de la musique. Sa famille explique que petit, son monde sensoriel était très positif. Tout tournait autour de l’eau et la lumière, les fontaines, les feux d’artifice.
La voix dit “Pourquoi je saute ? Je réagis physiquement aux émotions. Quand je saute, je sors les émotions, je les détache”.
« Si une personne ne parle pas, ça ne veut pas dire qu’elle ne pense pas ». Pouvez-vous imaginer la frustration de ne pas pouvoir dire ce que vous voudriez ?
Ben et Emma sont amis depuis des années. Pourriez-vous créer, entretenir, nourrir une amitié, sans jamais échanger une parole ? Les deux amis expliquent que leur amitié ne peut être expliquée par les mots. Elle ne demande qu’un peu de paix du monde.
« L’amour qu’elle nous donne a changé notre regard sur la vie ».
Ce sont les mots du père de Jestina. Chez elle comme partout dans le monde, les enfants autistes sont très stigmatisés. Petit à petit, les choses évoluent, les langues se délient et les familles se soutiennent. La neurodiversité doit être respectée, le meilleur moyen pour qu’elle soit connue est de donner la parole aux premiers concernés.
« La communication est une bénédiction ».
Rien n’est plus important que de se comprendre.
Notre monde est rapide, beaucoup trop rapide. La clef de nos interactions c’est la communication. The Reason I Jump nous pousse à les réfléchir et à les repenser. Alors, prenons le temps de nous écouter, afin de mieux nous comprendre.
✍️ : Violette Larcin
🖌 : Siilen Dig
