Après Demain, le réalisateur et activiste Cyril Dion nous montre sa vision de notre monde avec le documentaire Animal.
Univers a participé à la séance-débat organisée au Plaza Art lundi passé, dans le cadre de l’Éco-festival « Demain » de Mons Arts de la scène.
Elle portait sur le thème « Démocratie, santé, biodiversité, tout est lié ? », en partenariat avec Solidaris, Présence et Action Culturelles, Youth for Climate, Nourrir l’humanité et la Rhizosphère.
« Bella et Vipulan ont 16 ans, une génération persuadée que leur avenir est menacé. Changement climatique, 6ème extinction de masse des espèces… d’ici 50 ans leur monde pourrait devenir inhabitable. Ils ont beau alerter mais rien ne change vraiment. Alors ils décident de remonter à la source du problème : notre relation au monde vivant. Tout au long d’un extraordinaire voyage, ils vont comprendre que nous sommes profondément liés à toutes les autres espèces. Et qu’en les sauvant, nous nous sauverons aussi. L’être humain a cru qu’il pouvait se séparer de la nature, mais il est la nature. Il est, lui aussi, un Animal ».
Animal est un film-outil qui nourrit la réflexion, étape évidemment nécessaire avant l’action car comprendre, c’est aussi important qu’agir.
Il a ça de bon qu’il offre une vue d’ensemble du problème climatique, au travers différentes rencontres aux quatre coins du monde.
On suit donc pendant 1h45 le parcours de Bella et Vipulan, deux adolescents activistes pour la protection de nos écosystèmes.
On passera par la France, l’Angleterre, l’Inde, les Etats-Unis, l’Indonésie et bien d’autres endroits.
De l’éleveur industriel de lapins à l’avocat indien luttant contre les marées pour nettoyer les plages, Animal nous rappelle que la lutte n’est pas seulement écologiste mais également sociale.
On verra également des parlementaires européens en (in)action et s’apercevra ô combien il est difficile de faire avancer la législation quand nombre d’entre eux ont des conflits d’intérêt avec les secteurs agro-alimentaires.
Exemple criant parmi tant d’autres : il aura fallu 8 ans pour interdire la pêche en eaux profondes.
Avec la pollution et les espèces invasives, la surexploitation est l’un des problèmes majeurs de notre monde.
Comme nous l’avons vu précédemment avec Aya de Simon Coulibaly Gillard, la croissance absolue a un prix : celui de la destruction de la Terre.
Dans Animal, on rencontre un professeur d’économie qui explique que, de surcroît, la croissance absolue est un non-sens absolu.
En d’autres termes ; on ne peut tendre vers une croissance illimitée dans un système limité.
Cette folie de la croissance infinie entraîne la destruction de nos écosystèmes. Déforestation, espèces en voie de disparition, incendies, inondations,… les dernières années nous ont montré que cette quête de profit était non seulement une aberration éthique, mais aussi mortelle.
Dans un silence médiatique et politique assourdissant, l’OMS a pourtant sorti fin 2021 un rapport plus qu’inquiétant sur la santé et le changement climatique.
Idem pour le dernier rapport d’évaluation du GIEC.
Une décroissance massive semble nécessaire, et même vitale, à l’avenir de tous. Jusqu’à quand devrons nous attendre pour inverser la tendance ?
On reprochera à Animal un ton parfois trop gentil sur les formes mais globalement chez Univers on a bien apprécié et on vous conseille d’aller le voir !
Pour visionner la bande-annonce du film c’est par ici.
Retrouvez Cyril Dion lors d’un entretien avec Sens Critique via ce lien.
✍️ : Violette Larcin
🖌 : Victoria Wilms
