One Second : Une histoire touchante d’amour filial pendant la Révolution culturelle chinoise

Il y a quelques jours, on a eu l’occasion de voir One Second, le dernier film du réalisateur chinois Zhang Yimou, au Plaza Art, à Mons.

“Chine, durant la Révolution culturelle. Les habitants d’un village reculé découvrent pour la première fois le cinéma grâce à l’entêtement d’un jeune homme…

Derrière la critique sur la Révolution culturelle de Mao Zedong, le réalisateur Zhang Yimou (Epouses & concubines, Hero) livre avec ce nouveau film un poignant hommage au cinéma et à son incroyable pouvoir d’expérience collective libératrice”, pouvait-on lire dans le synopsis.

Zhang Yimou est habitué aux problèmes de censure du régime chinois.

Il y a deux ans, One Second a même été retiré du festival du film de Berlin, aka la Berlinale.

Le réalisateur s’adapte et parvient malgré tout, avec finesse, à faire passer des messages.

L’histoire d’One Second s’inscrit donc dans le contexte de la Révolution culturelle chinoise.

Pour recontextualiser, citons ici l’explication d’Olivier Compagnon dans l’Encyclopédie Universalis en ligne :

“Contesté à la tête du régime après l’échec du Grand Bond en avant (1958-1961), qui a provoqué un véritable marasme économique en Chine populaire et accéléré la rupture des relations avec l’U.R.S.S. (1960), Mao Zedong lance, lors de l’été de 1966, une « grande révolution culturelle prolétarienne » censée représenter une nouvelle étape de développement dans l’histoire du pays. La mobilisation de la jeunesse au sein d’unités de Gardes rouges vouées à réprimer les tendances à l’embourgeoisement, la rééducation des intellectuels droitiers déportés dans les campagnes, l’extermination systématique de millions d’individus réfractaires au pouvoir du Grand Timonier et à son Petit Livre rouge, sont autant d’éléments qui participent de la mystique d’un homme nouveau incarnant la pureté révolutionnaire. Plus prosaïquement, la révolution culturelle est l’occasion pour Mao d’éliminer toute forme d’opposition, d’intensifier le culte autour de sa personne et de conforter un pouvoir personnel qu’il conserve jusqu’à sa mort en septembre 1976”.

One Second conte l’histoire de Zhang, un homme qui traverse le désert chinois en quête d’un film. Celui-ci, comme le film de sa vie, défile devant ses yeux sans qu’il ne puisse l’attraper.

Par la suite, on comprend que Zhang est un prisonnier qui s’est évadé de son camp de travail pour voir “les actualités”.

Dans celles-ci se trouvent quelques images de sa fille, condensées en tout et pour tout en une seconde.

Emprisonné en raison d’une simple bagarre, mais avec un de ces fameux gardes rouges, ça fait des années qu’il ne l’a pas vue.

Zhang fera tout pour voir cette seconde, même s’il doit se condamner pour cela à retourner en prison.

Dans son périple, il rencontre Liu, une jeune orpheline tentant de voler le précieux film pour payer ses dettes.

Leur relation, d’abord tumultueuse, évolue au fil du film.

One Second est par là aussi une histoire d’amour filial.

L’amour de Zhang pour sa fille, mais aussi sa relation bienveillante envers Liu, mais également celle avec Monsieur Film, le projectionniste du secteur.

D’abord réfractaire à l’aider et même s’il le dénoncera à la fin aux autorités, ce Monsieur Film acceptera de projeter à Zhang cette seconde, cent fois s’il le faut.

Les bobines de film passent de secteur en secteur, sacralisées par tous.

On assiste à des scènes surprenantes d’un peuple qui adule les images, comme seules échappatoires à un quotidien difficile.

La scénographie est magnifique. Des paysages désertiques aux grandes assemblées de personnes captivées par un drap blanc, Zhang Yimou nous montre cette Chine qu’il a lui-même connue, une société où les images sont sacralisées, idolatrées. Propulsées avant toute autre divertissement, vestiges d’un monde où seuls les rêves sont possibles, elles nous rappellent que derrière les mondes d’images se trouvent des réalités difficiles, qu’il nous faut apprendre à regarder et non plus seulement voir, afin de mieux nous réapproprier celles-ci.

Chez Univers on a beaucoup apprécié ce film et on est content•es d’avoir découvert ce réalisateur. One Second est encore en salle tout le mois de juillet et on vous conseille vivement d’aller le voir !

Pour voir la bande-annonce, c‘est par ici !

✍️ : Violette Larcin

🎨 : Siilen Dig

Sources complémentaires :

https://www.lalibre.be/culture/cinema/2022/06/01/one-second-lode-au-cinema-de-zhang-yimou-AZXSBH64X5CA7KTETSCHL2UZ5U/

https://filmkrant.nl/recensies/one-second/

Author

  • Violette Larcin

    @violettelarcin a 20 ans et est étudiante en BAC2 Information et communication à l'UCLouvain FUCaM Mons. 👩🏻‍🎓📚 Ses sujets de prédilection sont la culture, la science politique, l'environnement et l'économie ! 📰 Violette est rédactrice en chef, responsable communication extérieure et bien sûr journaliste pour Univers ! ✨

Author: Violette Larcin

@violettelarcin a 20 ans et est étudiante en BAC2 Information et communication à l'UCLouvain FUCaM Mons. 👩🏻‍🎓📚 Ses sujets de prédilection sont la culture, la science politique, l'environnement et l'économie ! 📰 Violette est rédactrice en chef, responsable communication extérieure et bien sûr journaliste pour Univers ! ✨

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