
Le Sommet des dieux a été très justement récompensé du César du meilleur film d’animation il y a quelques mois. Ce film fait écho à un pan pionnier et très riche du cinéma, le cinéma d’alpinisme. En effet, ils sont bon nombre de sportifs à avoir filmé leurs exploits dans de grandes épopées parfois tragiques, notamment dans les années 1920. Les initiés du genre reconnaîtront certains plans qui sont directement puisés dans ces films-là.
La diversité d’animation dans ce film est assez éblouissante. Entre fausses images d’archives et surréalisme pour faire ressentir le poids de l’altitude, les migraines et les malaises, le film regorge d’idées visuelles, parfois inspirées du jeu vidéo. Il est plastiquement éblouissant et original.
Il participe à entretenir le mythe de George Mallory et Andrew Irvine, ont ils été les premiers à vaincre l’Everest en 1924, 29 ans avant Edmund Hillary et Tensing Norway ? Le doute subsiste aujourd’hui et ne sera sans doute jamais levé. La seule preuve tangible serait de retrouver le petit appareil photo Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier. Or, il se trouve qu’un certain Habu serait en possession de cet appareil. Le reporter japonais Fukamaschi se lance à sa recherche. Voilà donc de quoi il est question dans ce film réalisé par Patrick Imbert, adapté d’après le roman de Baku Yumemakura.
Le Sommet des dieux est l’adaptation du manga éponyme de Jiro Taniguchi qui est malheureusement mort pendant la conception du long métrage. C’est la troisième fois qu’une œuvre de Taniguchi est adaptée au cinéma, les trois fois, il s’agissait de productions françaises.
La musique est l’une des principales réussite du film, on la doit au compositeur franco-tunisien Amine Bouhafa qui nous avait récemment émerveillé avec la sublime bande sons du film Gagarine. Le Sommet des dieux a le mérite de rappeler au grand public que le cinéma d’animation ne se limite pas aux grandes major américaines Disney et DreamWorks, en France aussi, on est capable de produire des films ambitieux et ce chaque année. Le Sommet des dieux s’inscrit dans la continuité des récents Calamity, Josep, Le Grand Méchant Renard ou encore les deux Asterix de Louis Clichy et d’Alexandre Astier. Le cinéma d’animation français est riche et qualitatif car chaque année on peut s’émerveiller devant ces films formidables. Une image magnifique, des idées visuelles inventives, une tension permanente, Le Sommet des dieux est une réussite à tous les étages et est toujours en salle au Plaza ce dimanche soir et nous vous encourageons à y aller !
🖌 : Siilen Dig